NOTES

 

La littérature documentaire (dictionnaires, histoires du théâtre, de la Grèce antique, etc.) indique régulièrement que les théâtres des colonies grecques pouvaient rivaliser avec ceux de la Grèce elle-même et que les premiers théâtres en pierre avaient été construits en Sicile. Mais les listes des villes équipées de théâtres sont beaucoup plus brèves et surtout très différentes de celle qui suit. Son principe est exact, pas le détail de sa composition.

Quant aux noms de villes et de peuples dans ce paragraphes, ils sont tous puisés au Nouvel abrégé de géographie... de Lallemand et Hérisson (ouvrage cité), mais assez librement. On donne, à la suite de chacun, les lignes qui le concernent, souvent tirées du chapitre LE MONDE ROMAIN -p. 28 à 45- au lieu du chapitre consacré au MONDE GREC -p. 45 à 63.

Zancle: « LA SICILE [...] Des Messéniens, chassés du Péloponèse, s'étant établis à Zancle, elle prit le nom de Messine .» (p. 440.) La ville possédait un théâtre à mi-chemin de Catane.

 

Corcyre: Hugo distingue avec raison, mais non sans quelque pédantisme, « Corcyre, aujourd'hui Corfou, dont la capitale reçut une colonie de Corinthiens» (p. 47), d'une minuscule Corcyra: « Sur la côte étoient les îles Absyrtides, dont les noms, Crepsa, Absorus, Arba, Issa, Brattia, Corcyra, Nigra, Mélite, se retrouvent dans Cherso, Ossero, Arbé, Lissa, Brazza, Noire, Meleda et Curzola. » (p. 40.) Un théâtre sur cette île minuscule? on peut douter.

 

Cyrène: « LIBYE [...] La Cyrénaïque se nommait aussi Pentapole, à cause de ses cinq villes pincipales. Darnis, aujourd'hui Derné [maintenant Derna], était la première; Cyrène, la seconde avait été fondée par des Lacédémoniens. » (p. 89.) Cette grande ville avait plusieurs théâtres. Quoique fondée par des Gecs, elle eut d’emblée son indépendance et ne peut pas être qualifiée de colonie, surtout pas de colonie cycladienne puisque ses fondateurs venaient de Sparte et d’autant moins que les Cyclades ne formèrent pas un ensemble avant d’être tardivement unifiées par leur sujétion à Athènes. Mais Hugo répugne à reconnaître à Sparte une quelconque vertu civilisatrice et artistique.

 

Hélée, Palania, Marseille: « La Lucanie occupait le fond du golfe de Tarente; les villes étaient Poestum, Pesti, Helea, colonie de Phocéens [...]. » (p. 44.) « LA CORSE Cette île se nommait Cyrnos; des Phocéens s'y établirent, mais les habitants, d'un caractère sauvage, étoient de Ligurie. Ils furent soumis par les Carthaginois et les Romains. Marius et Sylla y fondèrent les colonies de Mariana et d'Alésia. L'ancienne Palania se retrouve dans Balagna, canton. » (p. 44.) « LA LYDIE, L'IONIE [...] La ville de Phocée, colonie d'Athéniens, fournit l'essaim qui a fondé la ville de Marseille. » (p. 58.) En Corse, la grande colonie est Alalia (Aléria) plutôt que de Palania, reconnue dans le nom de Balania.

 

Le trajet d'Io poursuivie par le taon est longuement retracé dans Prométhée enchaîné.

 

Venetus et Trégeste (pour Tergeste): « La Vénétie, au golfe Adriatique, fut peuplée soit par des peuples venus d'Asie ou par des Gaulois du territoire de Vannes qui forcèrent les Euganéins, qui l'habitoient, à se réfugier en Rhétie dans les montagnes. Les villes étoient Hadrea, Atria, fondée par les Toscans, Padua, Padoue; le port Venetus, Venise, qui fut peuplée lors de l'invasion d'Attila; Vicentia, Vicence, Verona, Vérone, [...] Aquilée, Aquileia, ville forte et boulevard de Rome; après vient Tergeste, Trieste. » (p. 41.) Si Venise a été peuplée lors de l'invasion d'Attila, elle ne devait pas avoir de théâtre, ni grec, ni romain.

 

Salpé: « LA GRANDE GRECE. On a souvent donné ce nom à toute l'Italie méridionale, et même à la Sicile, parce qu'elles furent peuplées de colonies grecques. Elle eut aussi les noms d'Apulie, ou mieux d'Iapygie, ou de Messapie. Une partie de l'Apulie fut aussi nommée Daunie, où étoient les villes d'Arpi, de Salupia, Salpé, de Luceria qui prend le nom de Lucera, de Venusia, patrie d'Horace, aujourd'hui Venosa, et de Cannes qui fut le théâtre de la victoire d'Annibal. » (p. 43.)

 

Squillacium: « Les Brutiens étoient dans la Calabre; les villes de Roscianum et de Cosentia sont Rossano et Cosenza. Scylacium est Squillace. » (p. 44.) Cette petite localité n'était pas une colonie grecque.

 

Thernus: « Les Etoliens, puissans sous les rois de Macédoine, puis formés en République, furent subjugués par les Romains. Leur principale ville étoit Thernus. Elle forme le Despotat, partie de la Livadie. » (p. 48.)

 

Lysimachia, Scapta-Hyla et Bysia: « LA THRACE [...] Scapta-Hyla, où Thucydide avoit des mines d'or et écrivit son histoire est Skipsilar. Cypsela garde son nom. Lysimachia fut fondée par Lysimaque, lieutenant d’Alexandre. [...] Vers le Pont-Euxin, dans la Thrace propre, était Béroé [...]. Bizia, résidence de Thésée, citée par la fable, garde son nom. » (p. 51.)

 

Buthrotum: « LA GRECE PROPRE [...] Cette contrée était renfermée entre la Macédoine, la mer Ionienne, le golfe de Corinthe et la mer Egée. L'Illyrie et la Thessalie occupoient la partie septentrionale; la Chaonie était vers le mont Chimère, et la Thesprotie vers le golfe d'Ambracie. Buthrotum a pris le nom de Butrinto; en face était Corcyre, aujourd'hui Corfou, dont la capitale reçut une colonie de Corinthiens. » (p. 47.) Sans doute est-ce le nom du mont Chimère qui a provoqué l'association d'idée avec ces équilibristes qu'admira Apulée. Buthrotum avait effectivement un théâtre, mais c'était une ville grecque plutôt qu'une colonie.

 

Bude: « LA DACIE [...] Entre la Dacie romaine, le Danube et la Pannonie, se trouvoient les Jazyges, surnommés Métanastae, c'est-à-dire les transplantés. Vers les monts Carpathes, ou Karpaks, d'où coule le Tibiscus, aujourd'hui la Teisse, d'autres Jazyges sont vers Bude. » (p. 53.) Bude est bien sûr la partie ouest de Budapest.